Le marché en un coup d’œil: Plus dur, meilleur, plus rapide, plus fort 

Comme le veut l’adage, jamais deux sans trois. Après des performances positives en janvier et février, mars s'est également avéré favorable pour les investisseurs. Mais qu'est-ce qui alimente cette tendance positive constante, et quelles conclusions pouvons-nous tirer des développements récents? C'est ce que nous essayons de déchiffrer dans cette édition de notre bulletin. 

Dans notre section 'Salle de Démystification', nous explorons un sujet plus sombre: les marchés noirs des devises. Amandine Soudeille, gestionnaire de portefeuille chez Alpian, tout juste revenue de son aventure argentine, explique les raisons derrière l'existence de marchés noirs et partage ses stratégies pour le naviguer. 

Enfin, nous voulons vous présenter notre nouvelle communauté, le collectif SHEWEALTH, avec un contenu conçu pour le style de vie cosmopolite et un lieu de partage pour se connecter avec d'autres! 

Bonne lecture! 

Le marché en un coup d'œil: Plus dur, Meilleur, Plus rapide, Plus fort 

Si vous vous sentez dépassé par les dernières tendances des marchés financiers ou si vous ne savez pas à quelles opportunités d'investissement vous vouer ces jours-ci, ne vous inquiétez pas – vous n'êtes pas seul. 

Mars nous a tous donné le vertige. C'est pourquoi, pour accompagner cette édition de notre newsletter, j'ai choisi un classique de House music. Sorti en 2001 et s'inspirant d'un morceau de 1979 d'Edwin Birdsong, "Harder, Better, Faster, Stronger" de Daft Punk est rapidement devenu viral. Son succès lui a valu par la suite de remporter un Grammy Award. Chaque fois que je j’entends cette chanson, j'ai l'impression d'être coincé dans une machine à laver en mode «cycle rapide». Néanmoins, c'est une expérience revigorante, et si vous pensez que cette chanson n'a pas bien vieilli, je vous recommande d’écouter la reprise plus récente du groupe américain Pomplamoose. 

Plus dur? Notre argent a certainement travaillé plus dur ce mois-ci. Plus rapide? La Banque Nationale Suisse nous a pris par surprise en initiant une baisse des taux. Plus fort? En effet, la plupart des classes d'actifs ont participé à la hausse. Meilleur? Hum, tout dépend de la manière dont on voit les choses. Avant de partager nos réflexions sur ce que l’année pourrait nous réserver, jetons un bref coup d'œil dans le rétroviseur.  

Principales conclusions 

• Comme le veut l’adage, jamais deux sans trois. Après des performances positives en janvier et février, mars s'est également avéré favorable pour les investisseurs. 

• Ce mois-ci, nos investissements ont travaillé plus dur, nous avons assisté à une participation plus forte du marché, et les décisions des banques centrales ont été plus rapides. 

• L'intérêt renouvelé des investisseurs combiné à une liquidité accrue a aidé les marchés boursiers à enregistrer de nouveaux gains. 

• Les marchés obligataires ont été influencés par un tourbillon de décisions et de commentaires des banques centrales. 

• Les matières premières se sont jointes à la fête, tandis que les actifs numériques ont connu une volatilité accrue. Le Bitcoin reprend son souffle. 

• Les investisseurs peuvent-ils s'attendre à de meilleurs rendements à l'avenir? Ou devrions-nous être prudents face à l'exubérance actuelle? 

Ce qui s'est passé sur les marchés actions 

Comme le dit l’adage, jamais deux sans trois. Après des performances positives en janvier et février, mars s'est également avéré favorable pour le marché boursier. 

Le premier trimestre a vu les actions mondiales (mesurées par l'indice MSCI World) afficher une performance de 8,9%, un chiffre bien au-dessus des gains que la plupart des experts avaient prévus pour l'année entière. Les marchés boursiers européens ont continué à mener le bal en mars (+4,2%), suivis par les actions américaines (+3,1%) et les actions japonaises (+2,6%). Les actions suisses ont toutefois poursuivi leur progression régulière et les actions des marchés émergents ne sont devenues positives que récemment. 

Qu'est-ce qui alimente cette hausse? Dans un système où les prix sont déterminés par des millions d'acheteurs et de vendeurs, y compris un nombre important de systèmes automatisés, il est difficile de réduire les causes à quelques gros titres. Cependant, nous pouvons mettre en avant quelques facteurs qui, selon nous, ont joué un rôle important: 

Un facteur significatif est la liquidité. La liquidité est un terme générique qui désigne l'ensemble du cash et des crédits disponibles sur les marchés financiers. Elle est largement influencée par les banques centrales, qui, en fixant les taux d'intérêt, facilitent ou restreignent l'accès aux fonds par les investisseurs. Cependant, les banques centrales ne sont pas les seuls acteurs à influencer la liquidité; les banques, les ménages et les entreprises jouent également un rôle important. Ce que nous avons observé ces derniers mois, c'est une amélioration générale des conditions financières. Cela conduit généralement à des rendements plus élevés s'il y a un appétit des investisseurs. 

Cela nous amène au deuxième facteur important: l'appétit des investisseurs. En effet, le sentiment des investisseurs s'est récemment amélioré. L'attente de taux d'intérêt plus bas, combinée à des nouvelles économiques positives, a renforcé la confiance. 

Bien sûr, la liquidité n'est pas la ressource au monde la mieux répartie, et l'intérêt des investisseurs tend à se concentrer sur les opportunités les plus attractives. Mais lorsque la liquidité rencontre l'intérêt, c'est généralement un vent de poupe pour les portefeuilles. 

Ce qui s'est passé sur les marchés des obligations 

Ce mois-ci n'a pas manqué d'action sur les marchés obligataires, avec des développements récents motivés par une floppée d’actions et de commentaires des banques centrales, commençant par la Réserve fédérale, qui a laissé les taux inchangés. 

Bien que cette décision ait été attendue – la Fed avait clairement indiqué qu'elle était prête à maintenir les taux élevés tant que le spectre de l'inflation serait présent – les investisseurs tentaient de lire entre les lignes du discours de son président, Jerome Powell, pour obtenir des indices sur les mois à venir. Leurs espoirs ont été quelque peu comblés lorsque Jerome Powell a indiqué que la Fed n'était "pas loin" de gagner la confiance dont elle a besoin pour abaisser les taux. 

Plus près de chez nous, la Banque Nationale Suisse (BNS) nous a surpris en abaissant les taux d'intérêt de 0,25%, devenant ainsi la première grande banque centrale d'un pays industrialisé occidental à réduire les taux dans le cadre du cycle économique actuel. La BNS est-elle devenue un leader dans le domaine donnant l'exemple au reste du monde? C'est un peu trop demander à notre banque centrale, je le crains. 

Cette mesure peut s'expliquer par des raisons beaucoup plus simples: 

• premièrement, l'inflation suisse est tombée à 1,2%, et des prix plus élevés n'étaient pas autant un problème par rapport à nos voisins européens (oui, je sais, c'est difficile à croire quand on voit les prix autour de nous, mais c'est précisément parce que nous vivons déjà sur "îlot de cherté" que nous sommes relativement peu affectés par l'inflation); 

• deuxièmement, la Banque nationale suisse doit faire face à la force de notre monnaie, et cette mesure peut soulager un peu la pression; 

• troisièmement, alors que la plupart des banques centrales du monde révisent leur politique de taux d'intérêt chaque mois, les membres de la BNS se réunissent trimestriellement, donc nous pourrions y voir un signe qu'elle anticipe l'agenda de ses voisins. 

Si les épargnants n’ont pas de quoi se réjouir de cette mesure (les taux des comptes d'épargne devraient diminuer), les détenteurs d'obligations l'accueilleront favorablement (des taux plus bas signifient des prix plus élevés!). 

Enfin, la Banque du Japon a fait un pas historique en augmentant les taux pour la première fois depuis 2007. La Banque du Japon était la dernière banque centrale du monde à encore avoir des taux d'intérêt négatifs. Je suis sûr que les épargnants japonais, comme nous, ne regretteront pas cette période. 

Ce qui s'est passé avec sur les marchés des matières premières, des devises et des actifs numériques 

L'ambiance de la chanson de Daft Punk semblait également avoir imprégné les marchés des matières premières. Du pétrole à l'or, de nombreuses matières premières ont connu une hausse de leur prix. 

Comme d'habitude, lorsque les prix des matières premières augmentent, les investisseurs se demandent si c'est une bonne ou une mauvaise nouvelle. Si l'augmentation est due à une demande croissante, cela indique généralement que les économies se portent bien. Cependant, si l'augmentation est due à une diminution de l'offre, c'est généralement le signe de problèmes quelque part dans le monde, comme des tensions géopolitiques, des guerres, des restrictions commerciales ou des catastrophes naturelles. Ce mois-ci, la situation était un mélange des deux. 

Sur le front des cryptomonnaies, il semblerait que la machine à laver ait été réglée sur le mode «essorage», avec le Bitcoin (+15,1%) et la plupart des cryptomonnaies terminant le mois en hausse, bien qu'elles aient connu de nombreux hauts et bas en cours de route. Après un solide rallye depuis septembre, il semble que le Bitcoin ait besoin de reprendre son souffle avant de poursuivre sa course à la hause (ou à la baisse). 

Enfin, du côté des devises, le franc suisse a continué de perdre du terrain par rapport à l'EUR et au USD, ce qui pourrait donner un coup de pouce aux investissements à l’étranger. 

Que pensons-nous des développements de ce mois-ci? Notre argent a travaillé plus dur, nous avons assisté à une participation plus forte du marché, et les décisions des banques centrales ont été plus rapides. Cela nous amène à nous demander: pouvons-nous nous attendre à des rendements encore meilleurs à l'avenir? 

Soyons honnêtes, bien que les indicateurs économiques se soient améliorés, avec une inflation en recul, nous considérons que le niveau actuel d'enthousiasme du marché est quelque peu excessif à notre goût. Il serait surprenant de ne pas rencontrer de potentielles turbulences à l'horizon. Notre prochaine étape sera de sécuriser certains bénéfices et d'ajuster nos portefeuilles pour profiter de la baisse des taux d'intérêt. Cependant, nous préférons attendre les premiers signes d'un tarissement de l’intérêt des investisseurs avant de procéder. 

Salle de démystification: Marché noir dans le commerce des devises étrangères exotiques 

Bonjour, c'est Amandine d'Alpian, gestionnaire de portefeuille, de retour d'un long voyage en Argentine et en Colombie. Je suis impatiente de partager quelques astuces en matière de change si vous envisagez un voyage là-bas. 

Dans le commerce de certaines devises étrangères moins développées économiquement comme le peso argentin (ARS), le baht thaïlandais (THB) ou la livre turque (TRY), un marché noir se crée en raison de différences notables entre les taux officiels du gouvernement et ceux proposés sur les marchés informels ou locaux. 

Lorsque vous voyagez dans de tels pays, vous pourriez constater des différences importantes dans les taux de change entre les banques officielles ou les services de cartes et les échanges informels de rue ou les bourses locales. Cela se produit parce que les gouvernements, souvent confrontés à une forte inflation, à une instabilité géopolitique ou à des sanctions économiques, tentent de contrôler la valeur de leur monnaie par rapport à un référentiel comme le dollar américain, alimentant ainsi involontairement un marché noir. Ces marchés informels sont souvent plus avantageux pour les touristes. 

Par exemple, lors de mon séjour le cours CHFARS était officiellement à 946,34 ARS pour 1 CHF le 3 avril 2024, contre plus de 1200 ARS pour 1 CHF sur le marché noir. 

Si vous prévoyez un voyage dans des destinations où les marchés noirs de change existent, il est crucial de faire preuve de prudence et de rester informé. Voici quelques suggestions pour gérer le change dans de telles zones: 

1. Recherchez les taux de change: Avant de voyager, vérifiez les taux de change fixés par le gouvernement et comparez-les avec les taux du marché noir. 

2. Obtenez des conseils locaux: Demandez aux habitants, au personnel de l'hôtel ou à des guides de confiance des options sécurisées pour le change de devises pour des informations précieuses. 

3. Envisagez les espèces: Dans des pays comme l'Argentine, où l'accès aux banques est limité, transporter des espèces et les échanger dans des guichets locaux peut offrir de meilleurs taux en raison de la forte demande de devises stables. 

4. Utilisez l'argent liquide pour les achats locaux: Les banques facturent souvent des frais élevés pour les transactions par carte, ce qui entraîne des écarts de prix importants (par exemple, 10 à 20 % en Argentine) par rapport aux paiements en espèces dans les magasins. 

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